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Burkina Faso : L’intensification De La Violence Menace Les Services De Sante

Tandis que le monde regarde ailleurs, le Burkina Faso continue de s’enfoncer dans la violence. En moins d’un an, le nombre de déplacés internes a plus que quintuplé, passant de 50 000 en décembre 2018 à 270 000 en août 2019.

Tandis que le monde regarde ailleurs, le Burkina Faso continue de s’enfoncer dans la violence. En moins d’un an, le nombre de déplacés internes a plus que quintuplé, passant de 50 000 en décembre 2018 à 270 000 en août 2019. Comme toujours, ce sont les plus vulnérables qui sont le plus durement touchés : les enfants et les personnes âgées.

Alidou Sawadogo en sait quelque chose. Quand sa mère âgée est tombée malade, il a dû entreprendre un long et dangereux voyage pour la faire soigner.

« Un ami m’a appelé pour me prévenir qu’elle était tombée, raconte-t-il. Le temps que j’arrive, elle avait perdu connaissance. Alors j’ai décidé de l’amener au centre de soins de santé. Heureusement, j’ai trouvé quelqu’un qui avait une moto. À cause de la violence, beaucoup de gens malades n’osent pas sortir et meurent chez eux. Tout le monde a peur de s’aventurer sur la route qui mène au centre de santé de Barsalogho. »

L’insécurité croissante qui prévaut à travers le pays a contraint plus d’une centaine de centres de soins de santé à fermer leurs portes ou à réduire leur activité. Actuellement, un demi-million de personnes sont privées de soins de santé ou y ont très difficilement accès. Des professionnels de la santé totalement dévoués à leur métier, tel le Dr Bertrand Dibri à Barsalogho, font tout ce qui est en leur pouvoir pour soigner malades et blessés tout en s’efforçant de veiller à leur propre sécurité.

« Notre centre de soins de santé est l’un des rares à ne pas avoir fermé, dit-il. Nous manquons de matériel médical. Et l’insécurité génère beaucoup d’inquiétude parmi le personnel de santé. Venir jusqu’à Barsalogho, c’est un parcours du combattant, car le danger est omniprésent sur la route. »

Le CICR s’emploie à soutenir les professionnels de la santé locaux en leur fournissant des kits médicaux et en organisant des campagnes de vaccination. Au cours de sa visite dans le pays, le président du CICR, Peter Maurer, a exprimé son inquiétude face aux multiples difficultés auxquelles est confrontée la population.

« Nous sommes vivement préoccupés par la recrudescence de la violence, a-t-il déclaré. C’est un cercle vicieux ; la population est prise au piège entre l’armée d’un côté et les groupes armés de l’autre. »

« La violence n’est pas le seul problème, a-t-il ajouté. Le pays souffre aussi du sous-développement et du changement climatique, qui viennent s’ajouter à la dynamique de violence qui affecte les services de santé. Nous sommes face à une imbrication de plusieurs facteurs. »

Outre l’aide qu’il apporte à plusieurs structures médicales locales, le CICR – avec la coopération de la Croix-Rouge burkinabè – distribue également des vivres aux personnes déplacées et contribue à améliorer l’accès à l’eau. « L’assistance du CICR est indispensable, explique Jeanette Kientega, infirmière au centre de Barsalogho, car beaucoup de gens ont dû fuir à cause de la violence et n’ont même plus accès aux soins de santé de base. »

« Quand ils arrivent au centre, il est souvent trop tard, poursuit-elle. Parfois, nous parvenons à en soigner quelques-uns, mais s’ils sont malades depuis longtemps, c’est plus difficile. Nous faisons du mieux que nous pouvons. »

La priorité va aux femmes enceintes, aux mères de nourrissons et aux nouveau-nés. Salamata Ouedraogo a eu de la chance. Elle est arrivée au centre à temps pour donner naissance à son enfant et recevoir les soins appropriés.

« Les autres centres de soins de santé avaient fermé, alors je suis venue ici pour être prise en charge le jour de l’accouchement, raconte-t-elle. Grâce à Dieu, j’ai été suivie et j’ai pu mettre mon bébé au monde dans des conditions sûres. »

Grâce au soutien et au dévouement du personnel de santé local, d’autres mères et d’autres nourrissons auront eux aussi accès aux soins vitaux dont ils ont besoin. Mais si l’on veut que la population du Burkina Faso soit réellement en sécurité, le personnel et les services de santé doivent être respectés.

LES ACTIVITÉS MENÉES PAR LE CICR, EN COOPÉRATION AVEC LA CROIX-ROUGE BURKINABĖ FAITS ET CHIFFRES CLÉS

  • Santé : entre janvier et juin 2019, fourniture de kits médicaux à plusieurs structures de santé dans les régions du Sahel, de l’Est et du Nord, qui ont permis de venir en aide à plus de 21 000 personnes ; soutien à une campagne de vaccination infantile contre la rougeole et la méningite ainsi qu’à des centres de soins.
  • Nourriture : entre janvier et juin 2019, distribution de vivres à 22 000 déplacés internes dans les régions touchées par la violence.
  • Eau : amélioration de l’accès à l’eau potable de plus de 7 800 personnes grâce à la réhabilitation de points d’eau et à la construction de puits.
  • Moyens de subsistance : au début de l’année, vaccination de 68 000 têtes de bétail, pour aider à préserver le principal moyen de subsistance de nombreuses personnes touchées par la violence. 

Informations complémentaires :

P. Eméline Yaméogo Oboulbiga, chargée de communication, CICR Ouagadougou, tél. : +226 70 75 64 94,  poboulbigaepouseyame@icrc.org (français uniquement)

Steven Anderson, coordonnateur Communication, CICR Abidjan, tél. : +225 09 39 94 04, sanderson@icrc.org

Aurélie Lachant, responsable des relations publiques, CICR Genève, tél. : +41 (0)79 244 64 05, alachant@icrc.org

 

 

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ICRC AVN Burkina Faso Health Care Under Threat
Duration : 3m 32s
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