L’intensification récente des combats dans plusieurs territoires de la province du Sud-Kivu, en République démocratique du Congo, a entraîné des dizaines de blessés. Parmi eux, près de 100 personnes blessées par armes ont été admises, du 02 au 11 décembre 2025, à l'Hôpital Général de Référence d'Uvira (HGR), soutenu par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
« J’étais à la maison quand soudain un obus est tombé à proximité alors que je portais mon enfant sur le dos. Un éclat m’a touchée, je suis tombée, c’est alors que j’ai réalisé que l’enfant sur mon dos avait aussi été touché et tué sur le coup », raconte Mapenzi Maria, qui a été évacuée de Sange, une ville située à 40 kilomètres d'Uvira.
Au cours des derniers jours, le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC, a facilité l'évacuation de 26 blessés, dont des femmes et des enfants, de diverses zones de combat vers l’Hôpital d’Uvira. Cependant, le CICR craint que d'autres personnes blessées n’aient pu avoir accès à des soins adéquats en raison des combats. Il y a aussi, pour les personnes blessés la difficulté à franchir les lignes de front pour atteindre les structures de santé dans des zones où il y a déjà peu d’établissements médicaux fonctionnels. Pour les blessés et les malades, un accès rapide aux soins médicaux est une question de vie ou de mort.
« La situation humanitaire dans la zone d’Uvira reste préoccupante. Elle est caractérisée par des déplacements massifs de populations, engendrés par l'intensification des violences armées observées ces derniers jours, mais aussi le dysfonctionnement des services essentiels tels que la REGIDESO (régie de distribution d’eau), la SNEL (Société Nationale d’Electricité), et surtout l'inaccessibilité aux soins de santé du fait de la situation sécuritaire », explique Djibril Mamadou Diallo, chef du bureau du CICR à Uvira.
Le CICR déploie également d'urgence une équipe chirurgicale supplémentaire pour aider les équipes à gérer le flux de blessés. Des médicaments et des kits de stabilisation de blessés ont également été fournis à HGR Uvira, ainsi que 1 000 litres de carburant pour alimenter les générateurs de l'hôpital en cas de coupure de courant.
À cause des combats, des familles, des femmes, des enfants et des personnes âgées, déjà dans des conditions précaires, sont à nouveau déplacés. Beaucoup ont dû tout abandonner, non seulement leurs biens et leurs moyens de subsistance, mais aussi leurs espoirs de sécurité et de paix. La situation est aggravée par le fait que les acteurs humanitaires n'ont pas la capacité d'atteindre une grande partie de ces populations et de leur apporter l’aide dont elles ont besoin.
Le CICR appelle d'urgence toutes les parties à préserver les populations civiles et les infrastructures essentielles à la survie de ces communautés affectées, ainsi qu'à faciliter l'accès aux soins de santé pour les blessés.
Longueur : 04:51
Emplacement : Sange, Uvira - Sud-Kivu DR Congo
Date de tournage : 6-12-2025 au 11-12-2025
Langue(s) : French, Swahili
Cameraperson: Bahati Mastaki Christian, Alimasi Perpetué
Editing : Busasi Nsalimbi Jonathan
Droits d'auteur : CICR accès à tout
Crédit à l'écran : écrit ou logo du CICR
TEMOIGNAGE Sango Yalala - Volontaire Croix-Rouge Sange
00:00:00:00 - 00:00:09:21 : Nous sommes les volontaires de la Croix-Rouge d’Uvira, nous travaillons avec le CICR pour l’évacuations des blessés de la Plaine (de Ruzizi).
00:00:09:28 - 00:00:20:06 : En se rendant à la Plaine, nous faisons face à une situation critique, mais nous faisons preuve de courage ; à bord des véhicules CICR, nous y allons et nous ramenons les blessés.
00:00:20:07 - 00:00:28:14 : La situation à la Plaine est très déplorable, des explosions succèdent aux détonations des bombes… Et ces bombes blessent énormément des personnes.
00:00:28:18 - 00:00:41:19 : A ce jour, nous étions à la Plaine pour évacuer les blessés ; au moment où nous étions à l’Hôpital ; il y a eu des tirs des bombes et du coup on a assisté à un afflux des blessés. Un grand nombre a été acheminé à l’hôpital de Sange.
TEMOIGNAGE Mapenzi Maria – Déplacée de Sange
00:00:44:08 - 00:00:48:23 : j’étais tranquillement à la maison quand soudain une bombe est tombée dans la maison alors que je portais mon enfant sur le dos.
00:00:49:19 - 00:00:57:10 : Un éclat m’a touchée, croyant que j’étais la seule à être touchée, jr suis tombée, c’est alors que j’ai réalisé que l’enfant a été touché sur mon dos et tué sur le coup.
00:00:57:27 - 00:01:02:15 : C’est ainsi qu’on m’a évacuée à Sange et de Sange j’ai été ramenée ici à Uvira.
00:01:03:20 - 00:01:22:15 : Quelques images de l’évacuation médical
Interview du Docteur Salomon Mashupe - Médecin Directeur HGR Uvira
00:01:22:16 - 00:01:27:12 : On est vraiment en besoin.
00:01:27:13 - 00:01:38:28 : En termes d’intrants, surtout des médicaments, des compresses ainsi que des équipements orthopédiques.
00:01:39:02 - 00:01:46:29 : C’est très urgent, très alarmant, parce que la situation n’est pas facile.
00:01:47:00 - 00:02:09:06 : Quelques images donation CICR de médicaments et kits de stabilisation de blessés à l’Hôpital Général de Référence d’Uvira.
00:02:09:07 - 00:02:51:11 : Quelques images de la visite au patient. L’équipe CICR, accompagné du chef de sous-délégation CICR d’Uvira.
Interview de Djibril Mamadou Diallo – Chef de sous-délégation du CICR Uvira
00:02:51:12 - 00:02:57:04 : La situation humanitaire dans la zone d’Uvira reste préoccupante.
00:02:57:23 - 00:03:24:23 : Elle est caractérisée par des déplacements massifs de populations, des déplacements engendrés par l'intensification des violences armées observées ces derniers jours, mais aussi le dysfonctionnement des services essentiels tels que la régie des eaux, la SNEL, mais surtout l'inaccessibilité aux soins de santé du fait de la situation sécuritaire dégradée depuis quelques jours.
00:03:24:24 - 00:03:59:13 : Le CICR reste évidemment mobilisé pour soulager les souffrances des populations affectées en facilitant la prise en charge des blessés par armes à feu mais aussi des évacuations médicales des personnes affectées par les hostilités, mais également soutenir les services essentiels, c'est-à-dire la REGIDESO, la SNEL, pour assurer une continuité de ces services essentiels et vitaux pour la survie des populations.
00:03:59:14 - 00:04:23:05 : Le CICR rappelle à toutes les parties au conflit leurs obligations qui découlent du droit international humanitaire, notamment la protection des populations civiles et veiller à ce que les infrastructures civiles essentielles à la survie des populations puissent être protégées pendant la conduite des hostilités.
00:04:23:14 - 00:04:35:02 : Le CICR rappelle également à la protection de la mission médicale et à garantir aussi l'accès aux soins aux personnes dans le besoin.
00:04:35:06 - 00:04:51:06 : Le CICR rappelle également aux partis la nécessité de protéger les acteurs humanitaires et de faciliter l'accès aux populations dans le besoin pour alléger leurs souffrances conformément aux droits internationaux humanitaires et à tout le corpus juridique pertinent.
Fin
Pour plus d'informations, veuillez contacter :
Francine Kongolo, CICR Kinshasa, tel : +243 (0) 81 992 23 28 e-mail : fkongolo@icrc.org
Eléonore Asomani, CICR Dakar, tel : +221 78 186 46 87 e-mail easomani@icrc.org