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10-04-2024 | Latest News , Africa

Soudan : un an après le début du conflit, la douleur des familles de personnes disparues se fait plus vive à l’heure de célébrer l’Aïd

Le conflit qui sévit au Soudan depuis un an a entraîné une augmentation des besoins humanitaires à travers tout le pays ainsi que dans les pays voisins, infligeant à des millions de personnes d’immenses souffrances. L’accès aux soins de santé, à l’eau, à la nourriture et à la sécurité est sévèrement mis à mal, et les conséquences psychologiques de la guerre deviennent de plus en plus manifestes, notamment parmi les familles de personnes disparues, qui ressentent plus cruellement l’absence de leurs êtres chers à l’approche des célébrations de l’Aïd.

« Mes neveux, mes tantes ainsi que plus de 15 ou 16 autres membres de ma famille ont disparu, nous n’avons plus aucune nouvelle d’eux », raconte Antasar Jouma Adam, qui a trouvé refuge à Port-Soudan après avoir été contrainte de quitter son foyer dès le début du conflit.

Au cours des 12 derniers mois, les membres du personnel du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) présents sur place ainsi que les volontaires du Croissant-Rouge soudanais ont joué un rôle crucial dans l’assistance humanitaire apportée à la population, et ce alors même que nombre d’entre eux traversent les mêmes angoisses et difficultés que les personnes auxquelles ils viennent en aide. Durant l’année écoulée, ils ont entre autres aidé des centaines de familles à reprendre contact avec des proches dont elles étaient sans nouvelles, fourni du matériel médical aux hôpitaux situés à proximité ou au cœur des zones de conflit, et déployé une équipe chirurgicale pour prendre en charge les blessés par arme.

Wajdan Hassan Ahmed, qui œuvre depuis plus de 15 ans comme infirmière au sein du Croissant-Rouge soudanais, raconte les terribles épreuves que des millions de personnes ont déjà subies au Soudan. « Cette année de guerre a été l’une des plus difficiles que j’ai connues, à la fois comme citoyenne et comme volontaire », explique-t-elle. Parmi les nombreux souvenirs éprouvants qu’elle garde en mémoire, il y a « les évacuations de blessés mutilés par des éclats d’obus, l’histoire de ce père qui avait perdu sa fille, de cette mère dont l’enfant était mort, de cette autre victime dont toute la famille avait été décimée ».

Pour de nombreuses familles, la douleur d’avoir perdu des proches et amis, ou de ne pas savoir ce qu’il est advenu de leurs êtres chers disparus, est plus vive encore à l’approche des célébrations de l’Aïd, un moment de fête pour les musulmans. « Il y a un an, je préparais beaucoup de choses pour le ramadan et chaque jour je rompais le jeûne avec un membre de ma famille. Cette année, pour les préparatifs, je n’ai plus qu’un poêle et une marmite », raconte Antasar.

Au cours des 12 derniers mois, en plus d’apporter une assistance aux communautés touchées par le conflit, le CICR est intervenu en sa qualité d’intermédiaire neutre pour évacuer de Khartoum des centaines d’orphelins ainsi que les personnes qui prenaient soin d’eux, et pour faciliter la libération de plus de 500 personnes qui étaient détenues pour des raisons liées au conflit.

Informations complémentaires :

Fatima Sator, CICR Genève, tél. : +41 79 848 49 08, fsator@icrc.org
Adnan Hezam, CICR Port-Soudan, tél. : +, ahizam@icrc.org                   

 DESCRIPTIF DES RUSHES VIDÉO (LOGLIST) 

Crédit à l’écran

Mention « CICR » ou insertion du logo de l’institution

 

Date du tournage

 

18 mars 2024

 

Pays/lieu

 

Om Alqura, Port-Soudan, Soudan

Langue

 

Arabe/anglais

Producteur

Adnan Hezam

Réalisateur

 

Mohamed al Ibrahimi Ismaldeen

Copyright/détail des restrictions le cas échéant

Libre de droits

Durée

 

07:54

MINUTAGE

LIEU / IMAGE / TRANSCRIPTION

00:00 - 00:12

Travelling sur Antasar marchant dans le camp de personnes déplacées.

 

00:12 - 00:18

 

Plan large du camp de personnes déplacées, montrant plusieurs d’entre elles assises à l’ombre d’un des bâtiments du camp.

 

00:18 - 00:33

 

Plan panoramique du camp de personnes déplacées.

 

 

Extrait sonore (Antasar Jouma Adam – personne déplacée à l’intérieur de son pays)

 

00:33 - 00:42

 

« Avant, nos conditions de vie étaient modestes mais nous vivions convenablement, et nous en étions reconnaissants à Dieu.

 

00:42 - 00:50

 

Mais à cause de la guerre, tout a changé. Nous n’avons plus de maison et nous ne sommes plus en sécurité.

 

00:50 - 01:01

 

L’état psychologique de mes enfants s’aggrave car ils ont beaucoup de mal à s’adapter à cette situation.

 

01:01 - 01:11

 

Il y a un an, un mois avant le ramadan, je préparais beaucoup de choses à la maison.

 

01:11 - 01:20

 

Et chaque jour je rompais le jeûne avec un membre de ma famille, ou nous nous réunissions tous dehors.

 

01:20 - 01:28

 

Cette année, pour les préparatifs, je n’ai plus qu’un poêle et une marmite.

 

01:28 - 01:36

 

Nous préparons un seul plat pour la rupture du jeûne, et nous ne mangeons rien d’autre jusqu’au lendemain soir.

 

01:36 - 01:44

 

Quant à mon mari, il est toujours porté disparu, mais il reste un membre de notre famille.

 

01:44 - 01:52

 

Mes neveux, mes tantes ainsi que plus de 15 ou 16 autres membres de ma famille ont disparu, nous n’avons plus aucune nouvelle d’eux.

 

01:52 - 02:07

 

C’est ce qui me fait le plus souffrir, et cette douleur se fait plus vive chaque fois que je pense à eux et à leur absence.

 

02:07 - 02:22

 

J’espère que Dieu nous donnera la force de nous montrer patients et qu’il aidera toutes les familles en souffrance à retrouver leurs proches disparus. »

 

02:22 - 02:48

 

Plan d’Antasar à l’intérieur du centre, allongeant son bébé sous une moustiquaire.

 

02:48 - 02:55

 

Gros plan sur le visage baigné de larmes du fils d’Antasar, Ahmed.

 

02:55 - 03:01

 

Gros plan sur le visage désemparé d’Antasar.

 

03:01 - 03:06

 

Gros plan sur les mains d’Antasar.

 

03:06 - 03:12

 

Antasar et son fils parlant avec un membre du personnel du CICR.

 

03:12 - 03:25

 

Plan d’une femme, à l’intérieur du centre, qui s’apprête à cuisiner à l’aide d’un poêle rudimentaire et d’une marmite.

 

03:25 - 03:37

 

Plan panoramique d’une salle du centre où sont réunies des femmes, assises au sol.

 

03:37 - 03:42

 

Plan d’une femme, assise dans la salle, qui parle.

 

 

Extrait sonore (Wajdan Hassan Ahmed, volontaire du Croissant-Rouge soudanais)

 

03:42 - 03:56

 

« Cette année de guerre au Soudan a été l’une des plus difficiles que j’ai connues, à la fois comme citoyenne et comme volontaire.

 

03:56 - 04:05

 

J’ai beau avoir travaillé comme volontaire dans d’autres situations difficiles, cette année a été très éprouvante pour moi. J’espère, avec l’aide de Dieu, ne jamais revivre une année comme celle-là. »

 

04:05 - 04:17

 

Plan de Wajdan prenant son sac et son gilet du Croissant-Rouge avant de partir travailler.

 

04:17 - 04:27

 

Plans de Wajdan en route pour le travail.

 

04:27 - 04:37

 

Plans de Wajdan participant à une réunion d’équipe dans les locaux du Croissant-Rouge soudanais, à Port-Soudan.

 

04:37 - 04:45

 

Gros plan sur Wajdan en train de préparer une trousse de premiers secours.

 

04:45 - 04:50

 

Plan d’un véhicule du Croissant-Rouge soudanais quittant les locaux de la Société nationale.

 

04:50 - 05:03

 

Plan de Wajdan montant dans le véhicule du Croissant-Rouge soudanais.

 

 

Extrait sonore (Wajdan Hassan Ahmed, volontaire du Croissant-Rouge soudanais)

 

05:03 - 05:22

 

« Mes collègues et moi, nous nous occupions des évacuations, du soutien psychologique, et nous participions au travail des cliniques mobiles et fixes.

 

05:22 - 05:44

 

Nous nous employions aussi à distribuer des repas aux personnes déplacées et à réunir avec leurs familles des enfants de 7 ou 10 ans, parfois plus jeunes, parfois plus vieux, qui avaient été séparés des leurs.

 

05:44 - 05:50

 

Nous faisions tout notre possible pour réunir les familles dispersées.

 

05:50 - 06:06

 

J’ai vu tant de choses au début de la guerre, les évacuations de blessés mutilés par des éclats d’obus, un père qui avait perdu sa fille,

 

06:06 - 06:19

 

une mère dont l’enfant était mort, une autre victime dont toute la famille avait été décimée…

 

06:19 - 06:31

 

Toutes ces histoires me hantent. J’ai beau tout faire pour les oublier, rien n’y fait.

 

06:31 - 06:41

 

Parce que j’étais là, dans les camps et abris de déplacés pendant la guerre, aux côtés de ces personnes, et que j’ai partagé leurs histoires tragiques.

 

06:41 - 06:55

 

Nous nous sommes efforcés de leur fournir un soutien psychosocial car la dégradation de leur santé mentale était manifeste.

 

06:55 - 07:06

 

Nous allions à la rencontre des patients avec nos cliniques mobiles, en particulier de ceux qui restaient assis sous les arbres faute de pouvoir se déplacer jusqu’à nos cliniques fixes. »

 

07:06 - 07:37

 

Plusieurs plans de Wajdan discutant avec des personnes du camp.

 

07:37 – 07:54

 

Plans de Wajdan et d’autres volontaires du Croissant-Rouge soudanais en train d’aider à préparer à manger pour la population du camp.

 

 

FIN

Duration : 7m 54s
Size : 1.1 GB
On Screen Credit: ICRC or logo

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