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12-08-2015 | Africa

Des réfugiés du Burundi retrouvent leurs proche

Pour de nombreux Burundais fuyant la violence dans leur pays, c’est le lieu où ils seront « chez eux » jusqu’à ce que leur pays soit assez sûr pour qu’ils puissent y retourner : le camp de Mahama, dans l’est du Rwanda, une multitude de tentes s’étalant à flanc de coteau, plantées en avril 2015 à la frontière avec la Tanzanie. Ce camp était prévu pour 20 000 réfugiés. Ils sont déjà environ 30 000 à y vivre[1]. 

Un conflit n’arrache pas seulement les gens à leur maison, mais aussi, souvent, à leur famille. Fredric Ngango est l’un des milliers de parents déracinés qui veulent retrouver un ou des enfants. Avant de quitter le Burundi, il avait envoyé son fils aîné au Rwanda, dans le camp de réfugiés de Gashora, proche de la capitale, Kigali. Le jeune homme était gravement malade et Fredric savait qu’il serait soigné dans ce camp, mais il avait le cœur gros parce qu’il ne savait ni quand ni comment ils se reverraient.

J’avais envoyé ma femme et mes enfants au Rwanda d’abord, mais mon fils aîné avait dû rester au Burundi parce qu’il était trop malade pour voyager, raconte Fredric. Je suis resté un certain temps pour m’occuper de lui, mais il fallait que je rejoigne la famille ici, alors je l’ai envoyé à Gashora. Pendant qu’il était là-bas, j’ai contacté la Croix-Rouge (le CICR) à Mahama pour demander que nous soyons réunis.

Lorsque les gens traversent une frontière, il arrive souvent que leur téléphone ne fonctionne plus. Non seulement ils ont tout abandonné pour fuir le danger, mais ils se retrouvent complètement coupés de leur famille et de leurs amis.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est à l’œuvre dans des camps de réfugiés du monde entier pour aider des personnes déracinées de chez elles à prendre contact avec leurs proches. 

Ibrahim Dukuze dirige le service de recherches du CICR au Rwanda, qui enregistre les réfugiés dans le camp de Mahama pour leur remettre leur propre carte SIM, dans le cadre d’une collaboration avec la compagnie de télécommunications locale MTN. Le CICR gère aussi dans ce camp un kiosque solaire pour mobiles où les gens peuvent charger gratuitement leur téléphone.

Nous mettons à leur disposition les appareils téléphoniques, explique Ibrahim Dukuze, et avec le crédit ‒ l’airtime ‒ que nous achetons à des sociétés de télécommunication, ils peuvent appeler les leurs. ll y a aussi des enfants non accompagnés que nous enregistrons à des fins de réunification familiale, avec des parents qui seraient restés au Burundi ou qui seraient dans d’autres camps de réfugiés. »

Les membres du personnel du CICR aident les enfants qu’ils ont enregistrés à téléphoner chez eux ou dans d’autres camps pour savoir ce qu’il est advenu du reste de leur famille. Au Rwanda, le CICR a enregistré jusqu’à présent 1 200 mineurs non accompagnés, dans l’espoir de retrouver leurs proches. Sur ce nombre, 41 ont été réunis avec leur famille, et environ 400 ont rétabli le contact avec elle grâce au service d’appels téléphoniques de la Croix-Rouge. 

Il n’a pas fallu longtemps au CICR pour retrouver le fils de Fredric ‒ Armel, 18 ans ‒, qui était toujours à Gashora. Lorsque sa santé a été meilleure, le jeune homme a pu faire le trajet jusqu’au camp de Mahama pour rejoindre ses parents.

Dès que le téléphone de Fredric est chargé, il appelle ses proches restés au pays pour leur dire qu’il a retrouvé son fils, qui est en route pour rejoindre sa famille.

Alors que je devais être réuni avec mes parents, je suis retombé malade et j’ai été hospitalisé à l’hôpital de Nyamata, raconte Armel. Entretemps, les autres enfants non accompagnés avec qui j’étais sont allés rejoindre leurs parents sans moi. » Lorsque son état de santé lui a finalement permis de quitter l’hôpital, il a contacté la Croix-Rouge. « Ils m’ont dit que je pourrais être conduit à Mahama avec le prochain groupe d’enfants, et lundi dernier ils m’ont dit que je serais réuni avec mes parents aujourd’hui. Ce qui avait été promis s’est réalisé aujourd’hui. »

Après toutes ces semaines d’incertitude, les retrouvailles ont été pleines d’émotion pour le père et le fils.

Leur recherche a eu une issue heureuse, mais, à ce jour, le personnel du CICR a passé plus de 19 000 appels téléphoniques pour des réfugiés burundais essayant de contacter leur famille, et 6 000 de ces réfugiés n’ont pas encore réussi à parler à qui que ce soit chez eux. Pour eux, la recherche de leurs proches continue.

Liste des plans

Lieu : camps de réfugié de Mahama, Rwanda
Durée : 5:45
Format : Mov H264 HD
Son : en kirundi et français
Ref CICR :
Date : 29 et 30 juillet 2015

Copyright: CICR ‒ libre de droits

0:00 Plans larges du camp de Mahama.
0:07 Fredric Ngango, 57 ans, réfugié du Burundi, marche dans le camp.

EXTRAIT SONORE : Fredric Ngango, 57 ans, réfugié du Burundi (en kirundi).
0:20 « J’avais envoyé ma femme et mes enfants au Rwanda d’abord, mais mon fils aîné avait dû rester au Burundi parce qu’il était trop malade pour voyager. Je suis resté un certain temps pour m’occuper de lui, mais il fallait que je rejoigne le reste de la famille ici, alors je l’ai envoyé à Gashora. Pendant qu’il était là-bas, j’ai contacté le CICR à Mahama pour demander que nous soyons réunis. »

0:56 Fredric Ngango reçoit une carte SIM (à utiliser dans son propre téléphone et chargée d’un crédit de 1 250 RWF) d’Ibrahim Dukuze, qui dirige les activités de recherches du CICR au Rwanda.
1:33 Ibrahim Dukuze montre à Fredric Ngango comment utiliser le kiosque solaire pour mobiles pour charger son téléphone; détails du kiosque, notamment les chargeurs et le panneau solaire.

EXTRAIT SONORE : Ibrahim Dukuze, chef du service de recherches du CICR au Rwanda (en français).
2:05 « Nous mettons à leur disposition les appareils téléphoniques, et avec l’airtime que nous achetons à des sociétés commerciales de télécommunication, ils essaient de rétablir le contact en appelant les leurs. ll y a aussi des enfants non accompagnés que nous enregistrons à des fins de réunification familiale, que ce soit avec leur parents qui seraient restés au Burundi ou d’autres qui seraient dans d’autres camps de réfugiés. » 

2:41 Des membres du personnel du CICR aident des enfants non accompagnés à contacter de la famille ou des amis restés au pays qui pourraient les aider à retrouver la trace de leurs parents ; plusieurs enfants parlant au téléphone.
3:26 Fredric Ngango retire son téléphone chargé du kiosque solaire pour mobile, et appelle des membres de la famille au Burundi pour leur apprendre que son fils a été retrouvé.

EXTRAIT SONORE : Armel Akimana, 18 ans, fils de Fredric Ngango (en kirundi).
3:48 « Alors que je devais être réuni avec mes parents, je suis retombé malade et j’ai été hospitalisé à Nyamata. Entretemps, les autres enfants non accompagnés avec qui j’étais sont allés rejoindre leurs parents sans moi. Ma réunion avec ma famille a été retardée. Quand je suis sorti de l’hôpital, j’ai contacté la Croix-Rouge. Ils m’ont dit que je pourrais être conduit à Mahama avec le prochain groupe d’enfants, et lundi dernier ils m’ont dit que je serais réuni avec mes parents aujourd’hui. Ce qui avait été promis s’est réalisé aujourd’hui. »  

4:44 Ibrahim Dukuze aide le fils de Fredric Ngango à sortir du véhicule qui l’a amené à Mahama ; le père et le fils sont réunis.
5:24 FIN


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