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23-12-2013 | Middle East

Irakiens à reconstruire leur vie, malgré la violence croissante

En Irak, la recrudescence de la violence observée ces huit derniers mois laisse craindre une relance du conflit. Depuis le début de l’année, plus de 7 000 personnes ont été tuées dans des attaques à la voiture piégée et des attentats suicides contre des mosquées, des marchés et d’autres cibles. 

Malgré ces circonstances adverses, les Irakiens s’évertuent à rebâtir leur vie et à reconstruire leur pays détruit par des décennies de violence.

C’est le cas de Fawzia Ibrahim, cette veuve mère de cinq enfants vivant dans un village du district de Madaïn (gouvernorat de Bagdad). Son mari a disparu en 2006 : parti de chez lui un soir pour faire une course, il n’est plus jamais revenu. « Suite à ça, nous nous sommes enfuis sans rien emporter avec nous », explique-t-elle.

Revenue sur place trois ans plus tard sans ressource aucune, Fawzia n’avait pas les moyens d’envoyer ses enfants à l’école. Un leader communautaire est alors intervenu et, avec l’aide du CICR, qui a fourni un système d’irrigation rudimentaire et un générateur, elle a pu monter une petite exploitation maraichère. Depuis, elle peut irriguer ses terres toute l’année, ce qui lui permet par exemple de cultiver des tomates été comme hiver. Son entreprise est désormais rentable, et ses enfants vont à l’école et peuvent envisager de faire des études.

« Grâce à Dieu, cela m’a sauvé la vie. J’étais totalement démunie, mais aujourd’hui, grâce à ce programme, ma subsistance est assurée.

La finalité des projets du CICR est qu’ils donnent des résultats tangibles au bout de six mois. Grâce aux bénéfices réalisés, Fawzia a pu acheter une vache et aussi transmettre son savoir-faire à d’autres personnes de sa communauté. Le retour de la violence menace toutefois la stabilité qu’elle et sa famille ont peiné à trouver. « Bien sûr que nous avons peur ; nous avons peur des attentats. Un jour, j’ai entendu des tirs : je me suis affolée et j’ai couru à l’école chercher les enfants pour les ramener à la maison.

Haider Ibrahim, un collaborateur local du CICR explique comment ce projet a transformé la vie de Fawzia, en lui garantissant une sécurité financière malgré les circonstances adverses.

« Le projet a changé la vie de Fawzia. De totalement démunie qu’elle était, elle a rapidement pu s’acheter une vache ! Ici, à la campagne, le bétail a une valeur inestimable pour les gens. Aussi est-ce vraiment bien qu’elle ait pu acquérir cette vache. Avec un petit investissement de départ, on a obtenu un résultat plus qu’appréciable ! »

Au lendemain du conflit, le CICR s’emploie à venir en aide aux plus vulnérables, souvent des veuves qui, à la mort de leur mari, se sont retrouvées seules à devoir subvenir aux besoins de familles nombreuses, avec peu ou pas de moyens. Huda Muttashar Naji en est un autre exemple. Veuve elle aussi après avoir perdu son mari dans les violences qui ont secoué le pays entre 2006 et 2008, elle reconnaît elle-même avoir sombré dans le désespoir le plus profond.

« Lorsque mon mari est mort en martyr, j’ai souffert énormément, dit-elle. Puis, je me suis rendu compte qu’il fallait que je réagisse. Je ne pouvais compter que sur moi-même. Ma famille n’avait pas d’argent. Je me suis dit qu’il fallait que je m’en sorte seule et j’ai commencé à travailler à la maison.

C’est ainsi que Huda a monté un salon de beauté et de coiffure chez elle. Elle a appris son métier sur le tas et s’est lentement mais surement fait une clientèle. Dans le cadre de son programme consistant à soutenir des petites entreprises, le CICR lui a alloué environ 1 300 dollars pour l’aider à acquérir l’équipement nécessaire. « Au début, j’étais pleine d’appréhension, mais peu à peu, j’ai pris confiance. Maintenant, le salon marche bien, grâce à Dieu, et je peux assumer toutes les dépenses du foyer.

Aujourd’hui, les affaires ont vraiment décollé. Avec son associée, Huda feuillette les magazines spécialisés pour offrir à leurs clientes ce qu’il y a de plus tendance, et parle régulièrement planification commerciale avec les conseillers du CICR. Elle est fière de ce qu’elle a réalisé sans quasiment l’aide de personne pour subvenir aux besoins de sa famille. « J’ai pu marier mes filles et mon fils a deux professeurs privés. C’est moi qui prends en charge tous les frais du ménage. »

Esprit de résilience, volonté de relever des défis et détermination à se battre pour un meilleur avenir sont autant de qualités qui, conjuguées à un soutien extérieur modeste mais ciblé, permettent à des personnes vivant dans des pays en proie à un conflit de rebondir et d’aller de l’avant.

« Le CICR est extrêmement proche des communautés. Nous nous adaptons à la situation des personnes qui vivent dans l’insécurité et le dénuement, et qui attendent du CICR qu’il vienne à leur secours et les aide à retrouver un sentiment de sécurité dans leur propre pays. Nous les décevrions si nous ne le faisions pas », explique Patrick Youssef, chef de la délégation du CICR à Bagdad.
 

Faits et chiffres

  • Entre janvier et décembre 2013, plus de 50 000 personnes ont bénéficié de projets de soutien aux moyens de subsistance et d’initiatives microéconomiques en Irak, dont plus de 1 500 femmes ayant charge de famille.
  • Le CICR est présent en Irak depuis 1980, où il s’emploie à aider la population à faire face aux conséquences de la violence et des conflits. Ses activités d’assistance visent avant tout à aider les agriculteurs démunis à relancer leur production, fournir une aide d’urgence aux déplacés à l’intérieur du pays, allouer des subventions à des femmes vulnérables ayant charge de famille et à des personnes déplacées, pour qu’elles puissent monter un petit commerce.

Liste des plans

Lieux : divers, Irak
Durée : 9’46’’
Format : Mpeg2 / 16:9 anamorphique / SD
Caméra : Paul Anderson
Production : Pawel Krzysiek, Paul Anderson et Nicola Fell
Montage : Nicola Fell
Langues : arabe et anglais
Réf. CICR : AV135N Iraq
Dates de tournage : 5 novembre au 9 décembre 2013

Droits : CICR – accès libre

00:00 : scènes de rue à Bagdad : plan d’ensemble de rues, véhicules et personnes déambulant, et déchets jonchant les bas-côtés

00:14 : gros plan d’une mendiante avec zoom sur sa main tendue

00:20 : plan moyen sur cette même mendiante avec scènes de rue et enseignes

00:25 : plan moyen d’une mosquée au centre-ville de Bagdad

00:32 : gros plan sur petite fille devant l’étal d’un quincailler

00:38 : plan moyen d’une scène de marché avec vendeurs et chalands

00:43 : gros plan sur vieil homme lisant le journal devant une mosquée

00:47 : plan extérieur montrant une voiture devant un mur de béton à Bagdad

00:50 : travelling à partir d’une voiture le long d’un mur de béton anti-explosion ; ce genre de structure est très répandu à Bagdad, en particulier aux abords des marchés, bâtiments administratifs, ambassades, etc.

00:56 : plan moyen extérieur montrant la maison de Fawzia Ibrahim dans le village de d’Al-Qubashir (district de Madaïn / gouvernorat de Bagdad)

01:01 : Fawzia Ibrahim suspendant de la lessive

01:09 : Fawzia Ibrahim pénétrant dans sa cuisine et préparant le thé sur sa cuisinière

01:30 : EXTRAIT SONORE : Fawzia Ibrahim, veuve habitant le village d’Al-Qubashir (district de Madaïn / gouvernorat de Bagdad) (en arabe)
« Pendant les événements (conflit 2006-2008), mon mari est sorti un soir pour faire une course. Nous n’avons plus eu de ses nouvelles depuis. Son téléphone ne répondait plus. On a même jamais retrouvé l’appareil » (elle essuie ses larmes)

01:46 : « Lorsque la guerre entre communautés a éclaté en Irak, nous avons dû nous enfuir. Nous sommes partis nous réfugier dans le gouvernorat de Waasit sans rien emporter avec nous. »

01:51 : gros plan montrant Fawzia en train de faire la vaisselle, avec détails de sa cuisine défraîchie

02:11 : plan moyen montrant Fawzia préparant le thé dans sa cuisine

02:16 : plusieurs plans extérieurs montrant Ibrahim et son fils plantant de jeunes plants de tomate

02:57 : gros plans montrant le système d’irrigation goutte à goutte rudimentaire fourni par le CICR

02:59 : EXTRAIT SONORE : Fawzia Ibrahim, veuve habitant le village de d’Al-Qubashir (district de Madaïn / gouvernorat de Bagdad) (en arabe)
« Grâce à Dieu, ce programme m’a sauvé la vie. J’étais totalement démunie, mais aujourd’hui, grâce à ce programme, ma subsistance est assurée. »

03:07 : plans moyens montrant Fawzia travaillant sur sa parcelle

03:21 : Fawzia manipulant le générateur

03:30 : divers plans sur Fawzia en compagnie du collaborateur local responsable de la sécurité économique, Haider Ibrahim, et d’un leader de la force paramilitaire Sahwa (Conseil de l’Éveil), Abu Khaldun

03:55 : EXTRAIT SONORE : Fawzia Ibrahim, veuve habitant le village de d’Al-Qubashir (district de Madaïn / gouvernorat de Bagdad) (en arabe)
« Bien sûr que nous avons peur. Aujourd’hui, la situation est calme, mais nous ne sommes jamais tranquilles. Nous avons peur des attentats. Ces explosions me font trembler. Un jour, j’ai entendu des tirs ; je me suis affolée et j’ai couru chercher les enfants à l’école pour les ramener à la maison. »

04:15 : plusieurs plans moyens montrant Fawzia et la vache qu’elle a pu acheter grâce aux revenus engendrés par sa petite exploitation.

04:25 : EXTRAIT SONORE : Haider Ibrahim, collaborateur local du CICR, responsable de la sécurité économique (en arabe)
« Le projet a eu un impact considérable sur ses moyens de subsistance : ça lui a permis d’avoir un vrai revenu et d’améliorer ses conditions de vie. Ce projet a vraiment été très bénéfique pour elle. Partie d’une situation de dénuement presque total, elle a fini par pouvoir s’acheter une vache. C’est un grand succès ! Ici, à la campagne, le bétail a une valeur inestimable pour les gens. Elle a éprouvé une énorme satisfaction de pouvoir se payer une vache. Avec un petit investissement de départ, on peut obtenir des résultats plus qu’appréciables ! »

05:01 : images diverses de Bagdad (personnes dans les rues marchandes)

05:33 : plan extérieur sur le fils de Huda entrant chez sa mère

05:37 : suite de plans (moyens et rapprochés) montrant Huda Muttashar Naji (troisième depuis la gauche, voile noir), bénéficiaire d’une initiative microéconomique du CICR, en conversation avec son associée (voile coloré à sa droite), en compagnie d’Alaa Mustafa Abdul Rahman, collaboratrice locale associée au programme de sécurité économique (voile beige, quatrième depuis la gauche)

06:19 : gros plan sur le portrait du mari de Huda

06:31 : EXTRAIT SONORE : Huda Muttashar Naji, veuve de guerre, Bagdad (en arabe)
« Quand mon mari est mort j’ai beaucoup souffert ; j’ai énormément souffert. Puis, je me suis rendu compte qu’il fallait que je réagisse. J’étais lasse car il n’y avait personne susceptible de m’aider, et ma famille n’avait pas de grands moyens. C’est là que je me suis dit qu’il fallait que je m’en sorte seule et j’ai commencé à travailler à la maison, dans le domaine de la coiffure et des soins cosmétiques.

07:00 : Huda dans son salon coupant les cheveux d’une cliente (plusieurs gros plan de détails, photo de mariage de sa fille, maquillée par ses soins, mèches de cheveux tombant par terre)

07:41 : EXTRAIT SONORE : Huda Muttashar Naji, veuve de guerre, Bagdad (en arabe)
« Au début, j’étais pleine d’appréhension, et j’ai décidé d’y aller petit à petit. Puis j’ai pris confiance en moi ; aujourd’hui, le salon marche bien, grâce à Dieu. J’ai pu rénover ma maison et le salon et acheter de nouveaux équipements. J’ai pu marier mes filles sans l’aide de personne. Mon fils a maintenant deux professeurs privés, et c’est moi qui prends en charge toutes les dépenses du ménage. »

08:12 : différents plans (moyens et rapprochés) de Huda et de son associée, Wudian Suood, feuilletant un magazine de mode, duquel elles disent s’inspirer abondamment

08:48 : EXTRAIT SONORE : Huda Muttashar Naji, veuve de guerre, Bagdad (en arabe)
« Aujourd’hui, le salon va très bien, grâce à Dieu : je l’ai rénové ; j’ai acheté davantage de matériel. J’ai pu marier mes filles, et mon fils a deux professeurs privés. Je subviens à tous les besoins de la famille. »

09:16 : plans divers à l’intérieur du salon de Huda, alors qu’elle s’apprête à commencer sa journée (gros plans sur produits cosmétiques)

09:29 : EXTRAIT SONORE : Patrick Youssef, chef de la délégation du CICR à Bagdad (en anglais)
« « On peut dire que le CICR est extrêmement proche des communautés. Nous nous adaptons à la situation des personnes qui vivent dans l’insécurité et le dénuement, et qui attendent du CICR qu’il vienne à leur secours et les aide à retrouver un sentiment de sécurité dans leur propre pays. Ne pas le faire serait les décevoir. »

09:46 : FIN


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